Ébullition économique à Baie-Comeau, les petites entreprises doivent s’adapter
Alors que les grands projets industriels affluent dans la Manicouagan, les petites entreprises, elles, sont appelées à se renouveler. Les fermetures et les ouvertures ont été fréquentes dans la dernière année, selon la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan (CCIM).
Une nouvelle réalité commerciale et économique s’est installée depuis la pandémie de COVID-19, observe le directeur général de la CCIM, Jeff Dufour Tremblay. L’essor du commerce en ligne, entre autres, fait mal aux entreprises établies depuis longtemps.
C’est la première véritable année après la pandémie. Pour tout ce qui est du commerce de détail, il faut retrouver la clientèle, retrouver le rythme. C’est de s’assurer que le commerce de détail va pouvoir fournir à l’approvisionnement
, explique-t-il.
On a aussi vu des restaurants disparaître, d’autres apparaître. […] Je crois que c’est un équilibre en ce moment. Quand il y en a un qui disparaît, il y en a un qui apparaît. Une citation de Jeff Dufour Tremblay, directeur général de la CCIM.
C’est pourquoi la CCIM multiplie les démarches pour encourager ses membres à consolider leur présence en ligne. Dans la Manicouagan, on a très peu de commerces qui ont des boutiques en ligne, mais on a un fort potentiel. On a des entreprises qui font de la vente à haut détail et qui auraient avantage à être en ligne
, est d’avis Jeff Dufour Tremblay.
La grande industrie s’enracine dans la Manicouagan
Si la région de la Manicouagan et son chef-lieu, Baie-Comeau, ont longtemps espéré un renouveau industriel, les annonces des derniers mois ont de quoi satisfaire les appétits.
L’attribution d’un bloc d’électricité à Hy2Gen pour construire une usine d’ammoniac et d’hydrogène verts à Baie-Comeau avait particulièrement réjoui le maire, Michel Desbiens.
Le projet de parc éolien de 300 mégawatts dans la Manicouagan, sélectionné par Hydro-Québec ce printemps, est lui aussi une bouffée d’air frais pour la région, selon le préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong.
D’ailleurs, la MRC misait gros sur ce projet l’automne dernier, étant prête à emprunter jusqu’à 166,5 millions de dollars pour y prendre part aux côtés de la communauté innue de Pessamit et de l’entreprise Innergex.
Les forces de la région, selon Marcel Furlong, demeurent les ressources naturelles et la grande industrie. Il croit que la Manicouagan a tout à gagner en misant sur ce secteur et en participant à la transition énergétique.
En quête de logements et de garderies
L’arrivée de grandes entreprises dans la Manicouagan risque toutefois de mettre à mal le marché locatif, qui est déjà sous pression, reconnaît Marcel Furlong.
Déjà, 56 logements sont en voie d’être construits à Baie-Comeau, mais il en faudrait 600 pour répondre à la demande actuelle, selon la Ville.
Il y a beaucoup de gens qui sont prêts à venir s’installer dans la Manicouagan, mais on a peu de logements vacants à leur offrir actuellement. Une citation de Marcel Furlong, préfet de la MRC de Manicouagan
Le manque de place en garderie a aussi de quoi inquiéter le préfet de la MRC. C’est beau avoir des jeunes travailleurs qui viennent s’installer. Il y a une belle qualité de vie dans la Manicouagan, mais si on n’a pas de garderie pour permettre aux jeunes enfants de se faire garder, ça fait en sorte que les parents ne peuvent pas aller travailler
, souligne M. Furlong.
N’en demeure pas moins que la région est sur la voie de la revitalisation, selon lui. Pour cause, le Cégep de Baie-Comeau agrandit ses rangs d’année en année, signe, selon le préfet, d’un avenir prometteur. Je pense qu’on s’en va vers une vraiment belle période pour la Manicouagan au grand complet.
Source: ICI Radio-Canada